"Qu'est-ce qu'un régime de travail réellement humain?"

Comme le signale Marie-Anne Frison Roche :

Prenez le temps d'écouter cette conférence du début jusqu'à la fin.

Alain Supiot explique que lorsque l'on parle du Droit, il convient plutôt de rester à l'intérieur du Droit, de demeurer "platement juriste", d'être "bêtement technique", avant ou plutôt que de partir directement vers d'immenses propos, qui flattent ceux qui les tiennent.

Plutôt que de parler d'Hegel (Alain Supiot parle couramment allemand, a vécu en Allemagne, connait bien les auteurs ; ce n'est pas parce qu'il ne connait pas qu'il n'en parle pas, c'est parce qu'il pense que l'apport du juriste tient avant tout dans sa maîtrise et sa compréhension du Droit, ce système que maîtrisent et comprennent bien ceux qui ne sont pas juristes), Alain Supiot évoque les lois dont la connaissance technique permettent de comprendre ce que serait un "régime de travail réellement humain".

Alain Supiot explique très bien que le métier du juriste est de réfléchir aux mots que l'on trouve dans le Droit : ici, le "travail".

Alain Supiot explique que travail renvoie à la représentation mentale que l'être humain se fait dans le monde tel qu'il est, représentation mentale qui existe avant l'acte matériel qui concrétise cette représentation.

Cette définition du travail ne se retrouve pas ni dans les actes des animaux ni dans les objets réalisés par les machines.

C'est la base du Droit du travail.

Ce qu'Alain Supiot fait pour la question du travail mérite d'être fait pour toutes les autres questions saisies par le Droit : par exemple la personne.

Justement, c'est à travers la personne qu'il définit le "régime de travail réellement humain".

Son ouvrage sur "La Gouvernance par les Nombres", qui vient d'être traduit en anglais, porte sur le même thème.